Extrait n°3

Elle se redressa avec peine, et retint sa respiration lorsqu'elle vit les inconnus s'arrêter, la dévisageant. L'un d'entre eux chuchota quelque chose à l'oreille de son compagnon qui accentua son regard sur elle.

Ils étaient trop loin pour qu'elle puisse distinguer leurs visages ou les vêtements qu'ils portaient. Elle ne réussissait qu'à entrevoir leur silhouette imposante, et ce détail la fit frémir. Elle se dit que la raison lui ordonnerait de prendre les jambes à son cou, alors que deux individus taillés comme des athlètes l'observaient dans un recoin sordide et qui plus est, en pleine nuit, loin du reste de la population. Mais elle ne ressentait aucune peur, au contraire. A leur vue, une confiance parfaitement inexplicable prit le contrôle de son esprit. Elle n'avait plus ce sentiment d'angoisse, et se sentait apaisée.

"Le plus grand des deux marcha d'un pas assuré vers elle. Il portait un simple tee-shirt blanc sur un jean noir, mais qui donnaient sur lui un effet à couper le souffle. Des muscles saillants se devinaient sous la fine étoffe qui laissait transparaître une carrure athlétique. Sa démarche fluide et altière rappelait celle d'un félin. Elle tenta de prendre une contenance aussi décontractée qu'elle put, bien campée sur ses deux jambes comme si ses pieds étaient ancrés au sol. Cependant, sa fausse assurance s'envola lorsqu'elle découvrit l'homme qui était maintenant pratiquement devant elle. Son cœur lui sembla rater un battement lorsqu'elle posa les yeux sur ce visage aux traits parfaits. Irréel.

Ses cheveux d'un noir profond et légèrement en bataille, balayaient son visage sur lequel planait une expression indéchiffrable. Tandis que la jeune femme l'observait, elle pensa être victime d'une hallucination lorsqu'elle s'aperçut qu'il semblait émaner de lui une douce lumière, comme une force invisible qui s'échappait de cet étrange individu. Il s'arrêta à quelques centimètres de la jeune femme, qui sentait la chaleur s'intensifier. Ce brasier intérieur faisait monter en elle des émotions qu'elle peinait à identifier. Une sorte de plénitude, quelque chose de réconfortant et de chaleureux. Elle raccrocha cette sensation à celui d'un petit enfant dans les bras rassurants de sa mère. Elle dut faire d'énormes efforts afin de cacher son émoi, et paraître la plus naturelle possible."

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[Aurelie Mandet]

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